La liberté
Mot
magique par les perspectives et par les jouissances qu'il laisse entrevoir,mais
qui ,à lui seul,n'exprime rien s'il n'est pas suivi,dans le temps,d'une
intention et d'une réalisation d'un projet.Servie par la volonté et par
l'intelligence,la liberté fait appel au temps pour faire de son entreprise une
réalité.Issue d'une volonté d'intention et d'action,elle ne saurait se
donner,mais elle se fait acquérir au prix de multiples efforts.Est-ce qu'elle
peut,pour autant, se permettre toute investigation,sans être tenue à un e
certaine limitation?Ses outils lui procurant de vastes champs
d'application,doit-elle pour cela bénèficier de la "liberté
d'action", pour concevoir et
concrètiser toute ambition quelle que soit sa nature?Ou,bien qu'étant la
liberté, doit-elle être soumise,au même
titre que d'autres valeurs,à des règles d'éthique,à une contrainte sociale,à
une critique?Les philosophes recommandent de faire appuyer la liberté par un
élèment qui l'oriente et lui marque ses limites.Pour eux,cet élèment est
l'amour,lequel permet à la liberté de concevoir et de réaliser un objectif,sans
porter atteinte aux intérêts vitaux de l'ensemble.Dans le monde actuel où
l'aspect matériel est considèré comme la seule motivation d'action pour
connaître le progrès,qui "paraît résider dans la domination croissante du
monde par la Science et par la technique:ce sont là sans doute des acquisitions
de la liberté,mais dont la liberté peut faire le meilleur usage et le
pire".Il fut un temps où l'on pensait que la science allait constituer un
frein à la liberté,mais avec le recul,il s'avèra qu'il n'en fut rein;au
contraire,beaucoup plus motivées par
l'idéologie dominante,la science et la liberté se sont mutuellement encouragées
à se développer,pour se pencher uniquement sur le comment des choses sans se
préoccuper du pourquoi.
Pellegrino Rossi,premier ministre du pape Pie IX,disait
au 19ème siècle :"la liberté sans mesure et sans frein n'est que
désordre.est-il un frein plus légitime et plus honorable que celui de la
science qui montre à la fois dans l'ordre des idées ce qui est juste et beau et
dans l'ordre des faits ce qui est possible?".On pensait que la
science,domaine regroupant l'élite,allait veiller sur l'aspect éthique et
esthétique;elle est passée outre pour résoudre des affaires stratégiques plus
urgentes pour certains milizux.Ainsi,a-t-elle failli au sacrifice;elle l'a fui
en reniant une partie d'elle même.certainement,P. Rossi, réssuscité,n'attribuera plus le rôle de
garde-fou de la liberté à la science,mais à un autre facteur,comme la foi ou
les valeurs morales.Lscience fut "sans conscience", par conséquent "ruine de
l'âme".Celle-ci,ébranlée,dénaturée, ne voit souvent en la liberté qu'une illusion,probablement à cause du
modèle d'organisation de la socièté.
L'individu est aliéné partiellement dans sa
vie personnelle,familiale et sociale,à telle enseigne que,souvent il ne peut
s'empêcher de penser que "la liberté est une forme d'esclavage sournois et
l'esclavage une liberté subtile".Quoiqu'il en soit,tant que l'individu manifeste
un doute,un égarement et une perplexité,il exprime par là sa volonté de
recherche d'une liberté protectrice,rassurante,pleine d'amour et d'espoir.