La patience

 Arme du faible et de l'opprimé,consolation du malade et soutien du malade et du bienveillant,la patience est un état d'âme qui suscite plus que de l'admiration et le respect.Surtout,si elle est le fruit de la foi et de l'amour.
N'est-elle pas une forme de bravoure opposée aux souffrances morales et/ou physiques,endurées par l'individu? C'est un courage consenti sur une longue durée,souvent sans grand espoir d'une amélioration du sort du patient.Comme si,en plus du malheur frappant l'être humain,s'ajoute un autre malheur que constitue la résignation à la patience.
Là,on peut dire :"Au bout de la patience,il n'y a rien,il y a la patience!" (J.Y Leloup).Dans de pareilles situations,où la patience est le seul recours de l'individu en face de son mal,celui-ci puise ses énergies de résistance du fin fond de son âme éclairée,dont la plupart du temps,il ignorait l'existence.Etant emporté par le cours de la vie,dans ses ambitions,ses désirs et ses passions,l'homme ne veut guère souvent songer aux conséquences du malheur,quelle qu'en soit l'origine.Ce n'est qu'une fois confronté à un basculement de son état salutaire et source de satisfaction,qu'il découvre en lui cette force inouie,qui lui permet d'y faire face.

Fille du malheur,la patience en devient le support,sans lequel,l'être humain risque de perdre sa dignité et sa considèration.
Elle rejette l'apitoiement,l'abandon de soi-même,le recours à des attitudes et à des actes inadmissibles par la morale humaine.S'imprégnant de transcendance,la patience encourage l'homme à contenir son mal.
Peut-il exister une autre forme de lutte contre tout mal,plus élevée,plus revalorisante et plus efficace,que celle dont le seul appui est la patience?
Par l'espoir qu'elle engendre,elle atténue la souffrance,elle sauvegarde la vie et l'espèrance.

Le patient peut être, dans une certaine mesure,comparé au bienveillant.Les deux sont appelés,sans arrêt, à refouler leur révolte,leur instinct de vengeance. Ils font rehausser leur âme contre l'injustice du destin.Ils évoluent beaucoup plus dans la verticalité que dans l'horizontalité;ils lutte contre le mal,pour que leur âme l'endigue davantage.Pour cela,ils sont considèrés et admirés par les êtres humains et par Dieu.La gêne qu'on éprouve devant un patient ou un bienveillant,est également ressentie par Dieu,devant sa créature ayant été soumise à des épreuves de souffrances,dont elle est sortie victorieuse par son endurance et par sa foi.